Google a annoncé la fin de vie de Google Analytics. Son nouvel outil, qui remplacera l’ancien en juin 2023 est une petit révolution dans la façon d’appréhender le tracking.

nouveau Google Analytics version 4

Entre Google Analytics UA et GA4, c’est le jour et la nuit

Installer Google Analytics a longtemps été un réflexe. Lors de la mise en place d’un site web, on installe le trackeur Google Analytics. Important sur les sites B2B ou les sites ecommerce qui font du volume et qui ont besoin de connaître la source de leur trafic, l’évolution de leurs métriques qualitatives et le cheminement fait par l’internaute sur le site, le tracking webanalytics est malgré tout majoritairement sous-utilisé. La plupart des utilisateurs vont voir quelques pages clé seulement. Pire, sur les petits sites, les statistiques ne sont jamais regardées. De plus, les trackers sont souvent mal paramétrés. Pour couronner le tout, les données personnelles fuitent vers les États-Unis en dehors de tout cadre légal.

On se retrouve donc avec des informations massives pas forcément justes, sous-utilisées et diffusées n’importe comment. On est bien loin du principe de minimisation des données ou vers l’économie de ressources qui font partie des attendus du RGPD ou de la sobriété en matière de data.

Et voici qu’arrive GA4 le nouvel outil de tracking de Google. L’ancienne version « Universal Analytics » était en fin de vie. La plupart des utilisateurs ne s’en préoccupait pas vraiment mais l’outil commençait à craquer de toutes parts : l’exploitation avec des outils de datascience était difficile, le lien entre le tracking des pages vues et les ventes ecommerce était bancal, les événements étaient anarchiques, le tracking web/appli imposait double configuration…

Des pages vues aux événements

Universal Analytics se basait avant tout sur le tracking des pages vues et la notion de session. Tout était construit autour. Ça fonctionne très bien pour les sites web simples. Mais dès que l’on souhaite tracker plus finement, ça devenait pénible. Au fil des années, des rustines ont été proposées : les événements, les objectifs, les remontées des ventes mais aussi la suppression des données.

Google a décidé de faire table rase. L’idée n’est plus de se baser sur des pages vues mais sur des événements. Ainsi, dans Google Analytics version 4 (GA4), tout est événement  :

  • Une page vue est un événement (comme un autre)
  • Un internaute qui scrolle dans une page est un événement
  • Une recherche sur le moteur interne est un événement
  • L’interaction avec un formulaire de recherche est un événement
  • L’utilisation de filtres sur une boutique ecommerce est un événement
  • Un téléchargement est un événement
  • Un clic sortant est un événement
  • La lecture, la pause ou la complétion d’une vidéo sont des événements
  • La création d’un compte utilisateur, la connexion à un compte sont des événements
  • L’arrivée sur un type de page (catégorie, produit, contenu informationnel, erreur) est un événement
  • Un partage social est un événement
  • La vue d’un produit, l’ajout au panier, le retrait d’un panier, l’utilisation d’une promotion sont des événements
  • Un paiement en ligne, un remboursement sont des événements
  • Et bien sûr, on peut ajouter ses propres événements.

Ainsi, suivant l’objectif de chaque site web, on choisit et on paramètre uniquement les événements souhaités. C’est perturbant après 20 années passées à tout baser sur les pages vues mais c’est en fait très puissant.

Un tracking plus simple et plus centré sur le métier

Les écrans de GA4 paraissent donc beaucoup plus pauvres de prime abord. La majorité des internautes n’ont pas besoin des dizaines d’écrans par défaut d’Universal Analytics alors ils ont été supprimés. Par contre, via un paramétrage simple, on peut recréer uniquement les rapports dont on a besoin. Tout n’est pas encore finalisé et il y a des fonctionnalités UA qui manquent dans GA4 mais globalement, ceux qui râlent ce sont les anciens utilisateurs qui ne retrouvent pas leurs petits. Pas les nouveaux utilisateurs.

Un site de presse pourra ainsi créer ses propres écrans qui vont mesurer si les articles sont lus entier, s’ils sont partagés et savoir quels sont les catégories et les rédacteurs qui engagent le mieux les lecteurs. À l’inverse, un site ecommerce pourra remonter les créations de compte, le taux de conversion et le CA généré. Enfin, le site B2B pourra se concentrer sur ses landing pages, l’abonnement à sa newsletter et le remplissage de ses formulaires. Plus besoin du reste qui était inutile.

Une mise en oeuvre qui exige de savoir ce que l’on veut mesurer

Mettre en place GA4 peut se faire en quelques clics via l’outil d’export proposé par Universal Analytics mais il vaut mieux prendre le temps de reprendre son plan de taggage et reconstruire de zéro sont tracking.

Ça demande plus d’efforts (et oui, il faut vraiment réfléchir sur ce que l’on souhaite obtenir comme info) mais les résultats seront bien plus intéressants. De simple outil de suivi de pages vues, Google Analytics change donc de dimension et apporte la promesse de mieux mesurer le métier. Encore faut-il saisir cette opportunité.