Dans les briefs rédactionnels, on voit souvent passer des longueurs minimales. 500 mots, 800 mots… Même si ça peut être intéressant, ça ne garantit ni l’indexation par Google ni la satisfaction des utilisateurs.

contenus courts et indexation SEO

Les contenus longs, une fuite en avant pour le référencement naturel ?

Habitués à vouloir toujours plus (merci la société de consommation), on oublie facilement que « mieux » ne veut pas forcément dire « plus ».

Ce qu’il faut retenir

Il est tout à fait possible de faire indexer par les moteurs de recherche un contenu court. Ce qui est, par contre, primordial c’est d’adapter le contenu à l’intention de recherche et à la cible visée.

Par exemple, sur les requêtes « météo » + « ville », les résultats affichés sont des pages avec 2-3 informations clés : la température et un picto indiquant le temps qu’il fera. C’est très différent de l’historique du climat avec les minima, maxima et moyennes d’ensoleillement, de mm de pluie tombée, de jours de pluie et de force du vent sur 30 ans. Tout peut être intéressant. Mais pas pour tout le monde et pas tout le temps. Les pages avec de nombreuses statistiques sur l’historique du climat sont plus riches et plus détaillées mais elles ne correspondent pas à ce que veut l’internaute. Dans cet exemple, moins, c’est mieux.

Autre exemple : Vikidia.org est l’encyclopédie des 8-13 ans. Son contenu est beaucoup moins riche que celui de Wikipedia. Mais il est parfaitement adapté à sa cible. Les informations sont présentées plus simplement et le vocabulaire est adapté. À l’inverse, Google Scholar est le service de Google permettant de dénicher des articles et des publications scientifiques : très utile pour les chercheurs mais beaucoup trop pointu pour la plupart d’entre nous.

Pourquoi un nombre minimum de mots ?

Historiquement, les publications sur les sites web étaient plutôt courtes. Pour se différencier et pour plaire à Google, les rédacteurs ont progressivement allongé les contenus. Plus de mots clés pouvait permettre une meilleure compréhension d’un sujet pour les outils de recherche et apportait une information plus complète à l’internaute.

Au fil du temps, certains contenus courts s’indexaient aussi moins bien. Publier des pages web avec seulement une centaine de mots intéressants dans le corps de la page alors que l’en-tête, les barres latérales et le pied de page en contenaient beaucoup plus pouvait certainement amener les outils de recherche à se poser des questions sur l’intérêt de ce genre de page. Alors, comme il est difficile de diminuer les éléments communs aux pages web (header / sidebar / footer), le plus simple était d’augmenter le contenu unique présent au centre de chaque page.

Les moteurs de recherche y avaient aussi un intérêt : des contenus plus longs sont normalement plus intéressants. Pendant un certain temps, les moteurs ont préféré les contenus plus denses.

Et puis, certains se sont mis à publier des contenus fleuves. De vrais bouquins sur une seule page avec plus de 10000 mots. La technique SEO « skyscraper » en est le parfait exemple. L’idée consiste à repérer les bons contenus sur Internet et à faire mieux. Vraiment mieux. Alors on ajoute du contenu, on ajoute des médias, on réorganise, on ajoute un sommaire jusqu’à obtenir un gros guide qui se veut incontournable et ultime. Et ça marche.

Alors petit à petit, les exigences mini ont augmenté. Et comme il y a de plus en plus de contenus qui apparaissent sur Internet, la solution serait de publier encore un peu plus. Une vraie fuite en avant. Avec la création de textes basés sur l’IA, le rythme s’accélère encore.

On en vient à des situations absurdes avec des mégas contenus qui ne satisfont pas les internautes qui doivent fouiller à l’intérieur pour, éventuellement, dénicher l’information qu’ils sont venus chercher. Sur ordinateur, c’est déjà pénible d’être confronté à des méga-pages. Au mieux, on met en favori le contenu pour y revenir plus tard (ou pas). Sur mobile, de vrais problèmes UX apparaissent invariablement.

Des moteurs plus intelligents ?

La plupart du temps, les internautes préfèrent les contenus courts. Avec l’algo Bert, Google est capable de mieux comprendre des portions de texte d’une part et de mieux comprendre les questions posées par l’internaute d’autre part. Avec une meilleure compréhension de l’intention de recherche, Google peut donc répondre directement à l’internaute ou isoler une réponse parmi un contenu long. On est en plein dans la bascule de moteur de recherche vers moteur de réponse.

Une situation injuste

La réalité n’est pas la même pour tous les propriétaires de sites web. Un site web ayant de l’autorité arrivera à faire indexer des contenus courts plus facilement qu’un petit site web peu connu. Les petits acteurs auront plus de mal à être visible s’ils ne publient pas du contenu plus riche. Ce n’est pas lié à la longueur des contenus publiés mais à la puissance de leurs pages web et de leur netlinking.

Combien de mots publier alors ?

La bonne longueur d’un contenu, c’est celle qui permet de dire l’essentiel pour répondre à la demande de l’internaute. Ceci dit, les contenus très courts (quelques phrases) auront du mal à s’indexer. À adapter à chaque situation : une page de FAQ peut très bien ne pas être indexée et être très utile aux internautes qui y accèdent depuis le site web. À l’inverse, une page de contact ne va pas contenir des textes à rallonge : adresse physique, téléphone, email, horaires : la concentration d’informations utiles tient en peu de mots…

Publier du contenu long n’est pas à jeter. S’il y a beaucoup à dire sur un sujet et que ça fait sens pour le lecteur, il faut y aller. Mais lorsque le contenu commence à devenir volumineux, il faut penser au mobinaute (et à l’internaute) qui va le lire. Bien aérer le contenu, bien organiser ses idées, prévoir un sommaire, prévoir un ou plusieurs encarts de résumés avec les points clés. Et ne jamais oublier que sur le web, on utilise la pyramide inversée avec l’information principale tout en haut de page et que l’on détaille ensuite.

Si le sujet est vraiment dense ou s’adresse à différentes cibles, il est aussi possible d’en prévoir plusieurs versions ou scinder le contenu en plusieurs contenus intelligemment reliés entre eux.