Essayer de berner les moteurs de recherche peut être un jeu dangereux. Les techniques d’optimisation pour le référencement naturel peuvent être considérées comme autorisées, interdites ou bien, se trouver dans une zone grise fluctuante au fil des années. Pour avancer sereinement, il faut donc savoir si l’optimisation que l’on va mettre en place sur le site web est du bon ou du mauvais côté.

masquer contenu pour Google

Google édicte ses règles aux webmasters. Ce document, qui évolue régulièrement, est holistique. Le moteur explique ce qu’il attend des webmasters en donnant des exemples de bonnes pratiques et de mauvaises pratiques. Certaines mauvaises pratiques sont bien expliquées, d’autres sont plus floues.

Il y a forcément un moment ou la question va se poser : l’optimisation que je veux mettre en place est-elle compatible avec les règles des moteurs ou pas ?

Qui en profite ?

Lorsqu’on a un doute, il faut trancher en posant la question du bénéficiaire.

  1. Est-ce que l’optimisation est bénéfique pour l’internaute ? Cela permet-il une meilleure expérience sur le site web ? L’internaute trouvera-t-il plus facilement l’information qu’il recherche ?
  2. Est-ce que l’optimisation simplifie le travail du moteur de recherche ?

Si la réponse est oui à l’une de ces questions, feu vert pour l’implémenter l’optimisation.

Si, à l’inverse, l’optimisation SEO a uniquement pour but d’améliorer la visibilité du site et qu’il n’y a pas de bénéfices ni pour l’internaute ni pour les robots de recherche, il vaut mieux s’abstenir.

Exemple SEO : le contenu masqué

contenu masqué autorisé

Chez Wikipedia, sur mobile, le contenu est masqué par défaut. Et c’est OK.

Google ne veut pas que du contenu soit caché à l’internaute. L’internaute qui arrive sur une page doit facilement trouver le contenu qu’il cherche. Google interdit par exemple le cloaking qui consiste à proposer un contenu à certains visiteurs et un autre contenu à d’autres visiteurs. Un mauvais cloaking c’est par exemple :

  • proposer un contenu pour les moteurs (denses en texte) et un contenu plus aéré, plus clair, avec des images et un contenus plus digeste à l’internaute ;
  • un contenu automatiquement modifié en fonction de la géolocalisation (par la langue ou l’adresse IP). L’intention est bonne mais elle revient à afficher des contenus différents en fonction du visiteur et ça, c’est très proche du premier cas.

Par contre, le contenu masqué pour des raisons d’expérience utilisateur est autorisé. C’est le cas lorsque est utilisé des mécanismes pour alléger visuellement une page web tout en proposant une façon simple et intuitive pour accéder aux contenus masquer. Navigation à base d’onglets, accordéons, carrousels, boutons dépliants… sont ainsi autorisés. Sur mobile, tout particulièrement, ou la place est très limitée, il est normal de ne pas encombrer l’espace disponible avec des quantités importantes de texte.

Pour que ce contenu masqué soit en accord avec les règles des moteurs, il faut impérativement que le contenu masqué soit de qualité. C’est à dire que l’internaute y trouve une plus-value. Donc :

  • Placer du contenu inutile à destination de Google dans un élément masqué pour des raisons d’UX n’est pas une bonne idée ;
  • Placer du contenu utile aux internautes dans un élément masqué pour des raisons d’UX est une bonne pratique.

Exemple SEO : les liens obfusqués

Les liens sont très importants pour le référencement naturel. Aussi bien à l’intérieur du site web qu’en direction d’un site web tiers. C’est pourquoi les référenceurs essaient de d’organiser les liens dans une double logique : transmettre du référencement (le fameux Pagerank) et ranger les pages web du site afin d’obtenir une arborescence de contenus qui soit parlante aux moteurs et bénéfique au SEO.

cdiscount menu masqué

Les liens du mega menu ne sont pas visibles par Google

Une très vieille pratique consiste, par exemple, à organiser les contenus dans des silos thématisés en montrant aux outils de recherche des arbres de contenus allant du plus générique au plus spécifique.

Autrefois appelées PR sculpting ou bot herding, l’idée est inchangée : montrer aux moteurs une organisation logique des pages web entre elles. Mais un site web dont l’arborescence est construite uniquement pour Google ne va pas être agréable à utiliser et les internautes ne vont pas apprécier. Alors pour satisfaire à la fois les utilisateurs et les outils de recherche, on peut utiliser la technique des liens obfusqués qui va rendre certains liens utilisables par les internautes mais invisibles pour les moteurs :

  • Montrer à Google une arborescence très stricte avec un nombre de liens limités. L’objectif est de proposer des pages liées entre elles par sujet favorisant le parcours du moteur, la découverte de nouvelles pages et la compréhension de la thématique ;
  • Montrer à l’internaute tous les liens utiles à une bonne expérience utilisateur sans se limiter. Il peut y avoir des liens vers des pages institutionnelles sans intérêt pour Google, des liens entre différentes catégories de contenus.

L’obfuscation est de la manipulation de liens. Le but est de cacher certains liens à Google. Mais cela est bénéfique à Google (on lui simplifie la tâche) et cela évite de faire des arbitrages contre l’UX. Donc, cette technique n’est pas sanctionnée.