Que faire en cas de chute de trafic ?

Catastrophe, les stats de trafic se sont effondrées. Que faire ? Dans quel ordre ? Voici la liste des tests et actions à mener afin de comprendre l’origine du problème et prendre les bonnes mesures correctives.

En cas de chute violente de trafic, c’est souvent panique à bord et les premières actions impulsives ne sont pas forcément les meilleures. Alors on souffle un bon coup et on se plonge dans le problème. Il faut trouver vite la raison du problème. Il y a deux situations qu’il faut éviter :

• Laisser pourrir le problème : un problème vite corrigé n’a pas toujours de conséquences négatives. Un problème qui traîne apporte toujours des complications supplémentaires ;
• Agir sans avoir trouvé la vraie raison : dans l’urgence, corriger ce qui n’est pas cassé ne peut que brouiller et ralentir la résolution du problème. Alors même s’il y a le feu, il faut prendre le temps bien vérifier. Un problème bien identifié et à moitié corrigé.

Est-ce que les chiffres sont justes ?

Le premier jeu de test à faire est de vérifier si les outils de tracking fonctionnent comme il faut :

• Sur votre site web, tester si les marqueurs et scripts de tracking sont fonctionnels et justes. On peut le faire à la main ou via des extensions de navigateur
• Sur votre outil de webanalytics, tester le trafic en temps réel pour vérifier que vous êtes bien tracké.
• Sur les outils webmaster et webanalytics, se connecter pour voir s’il n’y a pas une erreur ou une alerte qui remonte. Parfois, lorsqu’on « oublie » de valider un contrat ou de faire une montée de version, on se retrouve plus tard face à ce type de situation.
• Parfois, il y a des bugs dans les outils de tracking. Ce qui est ballot, c’est qu’on ne le sait pas en direct et parfois pas du tout.

Est-ce uniquement mon site ou tout le monde ?

Continuons. Le souci provient peut-être des internautes ?

• Dans l’historique des statistiques, les courbes de l’année dernière avaient-elle la même forme ? Parfois la saisonnalité nous joue des tours. Autant, quand c’est Noël ou l’été, on pense spontanément que les internautes ne sont pas devant leurs ordis, autant, c’est moins évident à d’autres moments.
• Si vous n’avez pas d’historique ou pas d’historique fiable, que disent les outils de tendance ? Voit-on un méchant creux les années passées à la même période ?
• Parfois, il y a de grosses pannes sur le réseau. Ces dernières années, il y a eu entre autres une rupture d’un câble sous-marin très important, un bras de fer entre Google et Free avec des limitations de bande passante, une panne géante chez un hébergeur et une autre sur une bonne partie de la France pour un opérateur.
• Est-ce que Google a publié une grosse mise à jour qui coïncide avec la perte de trafic ,

Est-ce une panne technique ?

• Il peut arriver que le site tombe en panne. Puis reparte (tout seul ou avec l’aide d’un technicien). Un redémarrage serveur est passé par là et pendant l’interruption, c’est le trou noir.
• Il peut aussi arriver qu’il y ait un vrai bug bloquant sur le site qui empêche la navigation. Dans ce cas, un test en navigation privé et un test depuis votre téléphone (sans passer par le réseau habituel de l’entreprise) permet de voir le site de la même façon que les autres internautes.
• Certains bugs techniques sont vicieux. Avec les outils destinés à améliorer la vitesse, on a parfois des bugs pas forcément visibles. Ainsi, vous pouvez voir et naviguer sur le site alors qu’un internaute qui ne vous connaît pas, verra des pages en erreur. C’est pourquoi, il faut bien prendre le temps de se mettre dans une configuration différente de d’habitude pour ne pas voir son propre cache ou des pages sauvegardées sur le serveur.

Est-ce apparu suite à une intervention ?

Est-ce qu’une intervention technique a récemment eu lieu ? Typiquement, une mise à jour logicielle sur le site ? Le passage au https ? Une migration ou un changement de domaine ? la prise en compte du RGPD et la demande du consentement de l’utilisateur pour le tracker ? Un développement supplémentaire  ou une optimisation ?

Alerter l’agence web et lui poser franchement la question. C’est vite fait de faire une boulette. Habituellement, les prestataires technique sont très réactifs quand il y a un souci et qu’ils peuvent en être la cause.

Est-ce un souci d’indexation ou de configuration moteur ?

Si vous indiquez (par mégarde) qu’il ne faut plus visiter et indexer une page, c’est normal que les moteurs ne la remonte plus. Et que le trafic plonge. Il faut donc vérifier les paramètres d’indexation :

• Utiliser l’opérateur site: dans Google permet de savoir si les pages du site sont toujours indexées par Google. Par exemple saisir site:tyseo.net directement dans le champ de recherche de Google. Si rien ne ressort, c’est que tout le site a disparu. Ça ne sent pas bien bon.
• Bien vérifier le fichier robots.txt.
• Bien vérifier le fichier .htaccess.
• Bien vérifier les urls canoniques.
• Bien vérifier les options SEO.
• Bien vérifier la non présence de noindex dans les meta

Est-ce un piratage ?

Le site peut très bien fonctionner. Mais si Google a repéré un possible risque pour la sécurité des internautes et affiche une alerte de sécurité, il est quasi certain que personne ne se risquera à venir sur le site. Dans ce cas, les outils webmaster l’indiquent.

Est-ce une sanction ?

Depuis Google Search Console, Google dit-il qu’il vous a pris la main dans le pot de confiture ? Achat de liens, techniques de dissimulation, référencement artificiel, vous avez voulu être plus malin que le moteur et il vous repéré et pénalisé… Si vous êtes dans ce cas, vous savez certainement pourquoi. Les corrections à prévoir peuvent être très longues.

Est-ce de ma faute ?

À tout hasard, avez-vous récemment baissé le rythme des publications ? Avez-vous supprimé des portions du site ? Est-ce vous avez fait des changements sur les contenus, sur les sujets, sur la longueur des contenus ? Est-ce que les contenus se sont périmés ?

Et parfois c’est Google qui se trompe

Pas de bol, parfois ce sont les moteurs qui ont des problèmes et qui font des erreurs : depuis ce printemps, Google a par exemple plusieurs fois désindexer à tort des pages.

D’où provient le trafic ?

Si vous êtes arrivé jusque là après avoir vérifié tout le reste, c’est que le problème n’est pas si simple que ça à régler. Les cas précédents peuvent être très pénibles mais ils sont relativement binaires (marche / marche pas). Il va falloir fouiller un peu plus si tout ce qui a été vu auparavant n’a rien révélé :

Dans votre outil d’analyse web, vous pouvez savoir d’ou vient le trafic. Il est intéressant d’investiguer pour en savoir plus. Par exemple :

• Est-ce que toutes les pages sont impactées ? seulement quelques-unes ?
• Est-ce que tous les utilisateurs sont impactés ? ou seulement ceux sur mobile ou ordinateur ?
• Est-ce que toutes les sources de trafic sont touchées ? ou seulement le trafic moteur ? le trafic social ? le trafic publicitaire ? le trafic direct ? le trafic email ?

Jeter un oeil sur les facteurs externes

En plus de ces recherches on-site, il est possible de regarder un peu plus loin :

• Est-ce que Google a changé la forme des résultats ? Par exemple, est-ce que la réponse apparaît directement sans avoir besoin d’aller sur le site ? Est-ce qu’il y a plus de pub qu’avant ? Est-ce qu’un bloc carto supplante les résultats naturels ?
• Est-ce que la concurrence fait mieux ? Objectivement (pas facile), est-ce que leurs sites sont meilleurs, plus rapides, plus ergonomiques ? Est-ce que leur contenu est meilleur, plus dense, plus agréable ?
• Est-ce que vous avez perdu d’importants liens ?

Pour avancer sur les points précédents, on peut :

• regarder l’évolution des positions sur les mots clés. On peut le faire depuis Google Search Console.
• analyser ses liens entrants et notamment la perte de liens de forte autorité

On peut faire les premiers tests en quelques minutes. En 30 minutes, on peut faire le tour des principaux points. En 1 demi-journée, on sait ce qui se passe. Si la baisse est plus subtile, il faudra peut-être passer encore quelques demi-journées pour bien analyser le problème. Dans tous les cas, ce n’est jamais du temps de perdu.