En 2012, Google a a publié sur son moteur de recherche le Knowledge Graph. Pour l’utilisateur lambda, c’est surtout l’apparition sur la partie droite des pages de réponses de Google d’un encart avec des informations clés. Mais derrière cette interface bien pratique se cache un plan d’ensemble bien plus audacieux de la part de Google : devenir moteur de réponse.
Associations d’idées
Le Knowledge Graph de Google est avant tout une base de connaissance fonctionnant autour des associations de mots. Les choses, les personnes, les événements peuvent ainsi être reliés entre eux et on obtient des graphes exprimant les relations entre toutes ces entités.
Ainsi avec le Knowledge Graph, Google peut savoir que Santorin est une île. Que Santorin est située en Grèce. Et donc que Santorin est une île grecque. Évident pour un humain, ce genre d’association permet de mieux comprendre les intentions des internautes et répondre à des questions complexe (pour un ordinateur) du type : est-ce le Mont-Blanc ou le Cervin qui est le plus haut ? ou encore quelle alphabet utilise-t-on à Santorin ? ou encore, quel est le dernier album de Metallica ? ou encore, comment s’appelle l’épouse du président français ?
À son lancement, Google annonçait avoir plusieurs milliards de relations et 500 millions d’entités. Nul doute que la base a bien grossi depuis. D’autant plus que dans ces associations d’idées on trouve aussi :
- Des associations liées à la langue : « beijing » = « pékin » par exemple ;
- Des associations liées aux fautes d’orthographe ou aux variations d’orthographe ;
- Des associations liées aux noms propres et aux marques : « JFK » = John Fitzgerald Kennedy ;
- Enfin, ces associations ne sont pas finies et de nouvelles apparaissent.
Historiquement les moteurs de recherche travaillaient uniquement avec les mots clés. Puis, il ont utilisé les liens et travaillé sur les lexèmes et les syntagmes.
En prenant exemple sur les moteurs encyclopédiques de réponses tel Ask Jeeves ou Wolfram Alpha en rachetant et/ou en agrégeant des données enrichies ou qu’il a lui-même enrichi (Freebase, Wikipedia, World Fact Book de la CIA…), le moteur Google a réussi un nouveau défi : mieux faire « comprendre » à ses algos les requêtes, d’une part, et fournir de meilleures réponses, d’autre part.
Vidéo de vulgarisation du Knowledge Graph par Google
On retrouve aujourd’hui le Knowledge Graph dans les résultats de recherche via des encarts dédiés mais aussi directement dans les résultats proposés, dans les suggestions ou dans l’intention devinée pour servir la page de résultats. Mais les têtes pensantes chez Google voient plus loin. Le Knowledge Graph est aussi là pour :
- Améliorer la compréhension du monde du moteur ;
- Apporter les bonnes réponses même lorsque l’internaute ne les a pas demandé.
Apparaître dans le Knowledge Graph
Pour avoir son encart dédié, il y a des actions possibles. Mais c’est la notoriété qui est le critère principal.
- La notoriété : ne remonte pas qui veut dans le Knowledge Graph. Avoir une page Wikipedia est un vrai plus. Avoir une importante visibilité sur les réseaux sociaux aussi.
- Être côté en bourse : pas donné à tout le monde…
- Avoir une fiche Google My Business : Google pousse ses propres produits mais GMB est le raccourci le plus sûr.
- Mettre en place les bonnes microdonnées envoie des signaux positifs (logo, adresse, moyens de contact…). À coder et ajouter sur le site.
Enfin, le Knowledge Graph a aussi un intérêt pour le référencement naturel. Bien utilisées, les entités nommées sont des indicateurs sur lesquels Google va se baser. Ainsi, en fonctionnant par association d’idées, Google peut comprendre si des pages web sont cohérentes et traitent d’une même thématique ou pas (cette page, par exemple, part dans tous les sens – avec les différents exemples donnés). Évidemment, il vaut mieux avoir des pages web bien thématisées utilisant au sein de leurs contenus des termes proches et liés entre eux.
Pour les chanceux qui sont déjà dans le Knowledge Graph, il existe un outil dédié pour vérifier et modifier ses informations. Pour les autres, inutile d’essayer de trouver des raccourcis pour rentrer dans le Knowledge Graph. Par contre, certains outils (Inlinks par exemple) donnent un aperçu des entités nommées que pourraient comprendre un moteur sur une page web dédiée. À tester.