Après 20 ans de bons et loyaux service, le web tire t-il sa révérence ?

À en croire l’article de Wired, il semblerait bien que oui.

trafic web évolution

Le web en forte baisse

Les 10 premières années du web ont consacré la suprématie du navigateur web sur les anciens protocoles (les newsgroups, telnet, le FTP…) qui ne sont plus utilisé aujourd’hui par le grand public au profit d’autres outils plus simples. Mais depuis l’an 2000, on constate que la part du web au sein du trafic Internet diminue fortement au profit d’autres utilisations (le P2P et la vidéo arrivant en tête).

Cela voudrait-il dire que les gens utilisent moins leur navigateur ?

Internet en forte hausse, le web aussi

trafic web hausse

le web en hausse

En fait, on se rend compte que si en proportion le web perd du terrain, en valeur il continue de croître (voir l’image ci-dessus – Merci BoingBoing). Ainsi les gens vont plus sur le web mais encore plus sur d’autres réseaux. L’internaute actuel fait d’autres activités que de la simple navigation web.

Un Internet et un web compartimenté

Internet est l’ensemble des moyens techniques et logiciels qui permet d’accéder au réseau des réseau.

Le web est un de ses sous ensemble. Les emails sont un autre sous ensemble. Le téléchargement par Peer to Peer en est un autre. Et il existe aujourd’hui des passerelles plus ou moins fiables et complètes entre chacun de ses sous ensembles ce qui permet par exemple de consulter sa messagerie depuis Outlook au bureau mais aussi depuis un webmail dans son navigateur lorsque l’on est en déplacement.

Et depuis les années 2000, il apparaît de nouveaux sous ensembles dans Internet ou même au sein du web (des sous sous ensembles en quelque sorte). Avec tout un tas de noms barbares, ces nouveaux sous ensembles permettent un accès à l’information plus simple, plus rapide, plus fiable que via le web et naturellement une partie des adeptes des navigateurs migrent (souvent sans le savoir) vers ces nouveaux systèmes.

  • Les flux RSS sont un très bon exemple. Pour recevoir les dernières actualités d’un site web, il est possible de s’abonner au flux RSS du site que l’on souhaite veiller et de recevoir ses dernières publications sans ouvrir son navigateur.
  • Les personnes abonnées à Twitter ou Facebook peuvent consulter via des « applis » sur leur téléphone les informations de ces réseaux sans jamais ouvrir leur butineur (c’est le nom que donne les québécois au navigateur).
  • Le journal auquel vous êtes abonné sur votre Ipad ou autre tablette tactile apparaît sur votre écran sans passer par une page web standard.
  • etc.

Le web auparavant incontournable pour recevoir de l’information sur Internet perd donc du terrain au profit de nouveaux protocoles, et ce n’est pas fini.

Le web3.0 et les nouveaux usages

Les échanges de données entre applications web et sites web complexes utilisent donc toujours aussi intensément Internet pour s’échanger du contenu et cela de façon automatisé.

On arrive aujourd’hui dans ce qui s’appelle pompeusement le web 3.0.

  • Au départ était le web. Les informaticiens pouvaient publier de l’information sur le web via des outils trop complexes pour le grand public.
  • Puis vint le web 2.0 au début des années 2000. Web participatif, le web 2.0 permet au plus grand nombre de publier sur le web via les blogs, les forums, les commentaires, les réseaux sociaux etc.
  • Et le web 3.0 arrive. L’idée est de laisser les machines (les ordinateurs) échanger et publier de façon autonome des informations à travers Internet. Ainsi, on peut imaginer le frigo recommander seul les produits arrivant à leur date de péremption. Déjà fonctionnelles et utilisées, les fonctions de géolocalisation des téléphones permettent de savoir si nos amis sont physiquement proches de nous, notre téléphone transmettant notre position en direct et comparant notre localisation avec les appareils de nos connaissances. Les adeptes de course à pied connaissent certainement Nike+, petit objet qui se fixe sur la chaussure et qui via l’Ipod du coureur envoie automatiquement aux serveurs de Nike le parcours et le temps réalisé permettant d’alimenter un carnet de course, de jouer avec d’autres coureurs et éventuellement de renvoyer cette information sur les réseaux sociaux.

Sous-web, les nouvelles prisons ?

Ces nouveaux sous ensemble peuvent être très hermétiques au reste du web et de l’internet. Un cloisonnement trop fort imposé par une entreprise importante (Apple, Facebook par exemple) pourrait engendrer des incompatibilités entre le web et un de ses sous ensemble. Le risque étant de se retrouver avec, par exemple, un nouveau AOL qui impose l’utilisation de ses logiciels pour verrouiller à une portion du web uniquement.

Un site web aujourd’hui a t’il de l’avenir ?

Contraint de s’adapter aux évolutions, les protocoles du web continuent leur évolutions et proposent des nouveautés intéressantes. Ainsi HTML5, nouvelle version de la norme qui régit l’affichage des pages au sein des navigateurs prend beaucoup plus en compte les utilisations actuelles d’Internet : géolocalisation, web sémantique, support de la vidéo et de l’audio de façon native, navigation hors réseau…

Toutes ses nouvelles technologies vont donc permettre dans les années à venir d’améliorer les sites web existants.

Que prendre en compte lorsque l’on fait faire un site web alors ?

Le web n’étant plus aujourd’hui le moyen incontournable d’accès à l’information, un site web bien pensé doit donc proposer une architecture suffisamment souple pour pouvoir véhiculer son contenu sans s’occuper des contraintes de média ou de logicel de consultation. Cela signifie qu’un site web doit pouvoir être lisible depuis un navigateur mais aussi depuis un téléphone, une tablette tactile ou une application intelligente qui pourra extraire uniquement certaines portions de contenus…

En séparant le contenu de la forme et en incluant des dispositifs techniques permettant aux pages web d’être lisibles de différentes manières, le site web devient donc source d’information universelle. Le contenu redevient roi, la forme s’adaptant suivant la façon dont le contenu est consommé.

Très concrètement, il faut faire attention à respecter les points suivants :

  • Site web compatible avec les standards du web,
  • Site web proposant flux RSS, échanges XML normalisés (webservices) ou API si échanges de données,
  • Site web utilisant les fonctionnalités du web sémantique,
  • Site web utilisant des micro-formats si nécessaire.

Et Facebook, Twitter et compagnie ?

Toujours héberger chez soi (sur son site web) ses contenus. Mettre du contenu unique sur une plateforme tierce est toujours dangereux : et si le service disparaît ? et si le service devient payant ? et si votre compte est supprimé ?

Cette mise en garde faite, il serait bête de ne pas profiter des réseaux sociaux pour diffuser ses contenus. Et grâce aux technologies évoquées plus haut dans l’article, vous pouvez faciliter / automatiser / filtrer les contenus que vous souhaitez diffuser sur ces plateformes. Il serait bête de s’en priver…