L’équation impossible « vite développé » / « pas cher » / « de qualité » reste un mirage dans le paysage du web. Vous trouverez ci-dessous des arguments expliquant pourquoi la lenteur est parfois un avantage.

Dans quasiment tous les rendez-vous précédant une prestation de création de site internet, le demandeur pose la même question : Quand le site sera t-il livré ? Combien de temps avant que le site web soit en ligne ?

La réponse varie en fonction de la complexité du site web mais aussi en fonction d’autres facteurs souvent négligés.

Avez-vous un impératif de date ?

Les travaux rapides (votre site web sous 1 semaine) sont souvent synonymes de sites web copiés-collés.

Un salon dans les semaines qui viennent, un nouveau produit, un communiqué diffusé à la presse, des autocollants sur tous les véhicules… et vous devez obligatoirement avoir un site web.

  • Si le site web doit être livré à une date lointaine, pas de problème.
  • Si le site web doit être livré dans des délais très courts, le plus simple est de mettre en place une page d’attente indiquant au internautes la mise en ligne future du site web. On peut se servir de cette page d’attente pour récolter les adresses emails (avec pourquoi pas un bonus à la clé) et mettre en place un décompte journalier afin motiver le demandeur afin que tout soit prêt à temps et les internautes à revenir au jour J.

Avez-vous un impératif de qualité ?

Ce point là est important. En effet, si vous souhaitez que votre site web serve à quelque chose, vous devez définir ses objectifs. Pour atteindre les objectifs fixés, un certain nombre de contenus devront être produits. Un soin tout particulier doit être apporté à ces derniers : contenu textuel, éléments multimédias, appels à l’action etc. Outre cet aspect contenu, le reste du site web devra lui aussi être en accord avec les objectifs visés : type de site, rapidité de chargement, intégration graphique, mise en forme du contenu, ergonomie…

La qualité impacte donc le temps alloué à la conception du site web à la fois du côté du prestataire et du côté du demandeur.

Avez-vous les ressources en interne pour le contenu ?

Sans chef de projet correctement identifié et interlocuteur unique du projet pour le prestataire, la prestation risque d’être difficile à mener correctement. Rien de pire en effet pour le prestataire qu’un chef de projet fantoche ayant uniquement un rôle d’intermédiaire vers les différents services du demandeur.

Le but du chef de projet est de synthétiser les demandes de ses collègues et de discuter de tous les aspects avec l’agence web. Il se doit d’être chef d’orchestre, moteur sur le projet et collecteur des informations aux dates exigées sous peine de dérives du projet. Face aux prestataire, il doit avoir une vision à la fois précise de ce qu’il veut (les objectifs toujours) et une vision globale d’autre part (aspects marketings, sensibilité technique, gestion de projet, charge de ses collaborateurs…). Réalisant des compromis et sachant argumenter auprès de ses équipes, le chef de projet sait expliquer et faire respecter les décisions prises afin d’aller de l’avant et de tenir le planning fixé.

Avez-vous les compétences en interne ?

Une habitude de la navigation sur le web, une connaissance des réseaux sociaux, une vraie habitude des emails et des notions informatiques fondamentales est obligatoire. Si vous ne savez pas envoyer de pièces jointes par email ou faire la différence entre une photo et un fichier pdf, il peut être très utile de se faire accompagner afin de bien délimiter le projet web.

Avez-vous envie ?

Si vous réalisez un site web pour « faire comme la concurrence », le projet est en mauvaise voie. Si le site web est vu comme un centre de coût, un passage obligé, une stratégie défensive, il convient d’être honnête à ce sujet et d’en informer le prestataire qui adaptera la prestation au besoin exprimé. Mais dans tous les cas, un tel projet n’aura pas le même succès qu’un projet qui motive le demandeur.

Les grandes étapes de la création d’un site web et le temps nécessaire

  • Établissement d’un pré-cahier des charges / rencontre des différents prestataires potentiels
  • Sélection d’un prestataire / Affinage du cahier des charges : Date de livraison annoncée par le prestataire
  • Travail sur le contenu (Client + conseils du prestataire) : Travail le plus lourd demandé au client (risque très important de déborder du planning prévu car temps souvent non estimés en interne). Il faut compter au minimum 2 heures pour chaque page de 300 mots et un copier-coller des plaquettes n’est pas une solution satisfaisante.
  • Travail de maquettage (Prestataire + graphiste + client) : Décisions importantes à prendre par le client (risque de déborder du temps prévu si objectifs non clairs)
  • Travail graphique (Prestataire + graphiste + client) : Décisions relativement importantes à prendre par le client (risque réel de déborder du temps prévu si chef de projet pas assez ferme ou hésitant)
  • Prestation technique d’intégration (Prestataire) : Sauf souci technique ou avenant au contrat, pas de débordement.
  • Validation, modifications ultimes (Prestataire + client) : Les derniers ajustements nécessitent toujours un petit peu de temps mais le risque de débordement est faible car intégré par le prestataire dans son temps initial.
  • Formation au CMS et publication des contenus (Prestataire + client) : les équipes internes chargées de la mise à jour du site web doivent se familiariser avec l’outil proposé par le prestataire et apprendre à se servir du site web (risque de débordement si ressource pas à l’aise avec l’informatique ou manque de temps).

Planning type de création web (PME, 20 pages)

Ainsi pour un site web de PME d’une vingtaine de pages plutôt standard il faut compter :

  • 1 semaine : définition des objectifs et pré-cahier des charges
  • 2 semaines : sélection prestataire et formalisation du cahier des charges
  • 4 semaines : production du contenu
  • 1 semaine : maquettage
  • 2 semaines : travail graphique
  • 2 semaines : intégration
  • 1 semaine : formation, publication et modifications ultimes

Les temps annoncés ne sont pas des temps pleins, il y a beaucoup de temps morts (aller-retour entre intervenants, autres travaux en cours…). Les éléments pouvant se chevaucher (et notamment la production du contenu), le site web peut être livré en 2 mois.

Le temps est nécessaire à la qualité

Livrer vite n’est pas forcément signe de qualité. La réflexion qu’engendre la conception du site internet apporte forcement des remises en question. C’est pourquoi étaler le travail sur plusieurs semaines permet de laisser mûrir le projet et d’obtenir un résultat plus abouti.

Pour finir, une petite vidéo de Kreativ (Etre créatif demande du temps) vantant les mérites de la « lenteur » pour les travaux créatifs…