Entre la vitesse de la connexion internet, la vélocité du serveur, l’impatience de l’internaute, quoi de plus exaspérant qu’un site web qui met du temps à s’afficher ? Cette lenteur a un réel impact sur les ventes. À l’inverse, un site web rapide a un réel impact sur le taux de conversion.

conversions web et vitesse

Un gain de seulement 0,1sec sur mobile fait bondir le taux de conversion de 8%

Depuis plus de 20 ans, les études se suivent et se ressemblent. Un site web rapide est bénéfique pour tout le monde :

  • Il est apprécié par les internautes qui consultent et naviguent de façon fluide, ne s’impatientent pas, voient plus de pages et ont une bonne expérience globale avec le site web ;
  • Les outils de recherche ne perdent pas de temps à attendre que les pages se chargent et peuvent crawler plus de pages. À l’inverse, des temps de chargement particulièrement longs (+ de 10 secondes) sont sanctionnés. La vitesse est un critère de référencement (certes minimes) mais bien présent chez Google depuis 2018 et les récentes annoncées autour de l’expérience utilisateur renforcent la volonté de Google de valoriser les sites web rapides ;
  • Enfin, les propriétaires de sites voient leurs métriques UX, le taux de conversion et même le panier moyen augmenter lorsque le site web gagne en vitesse.

La dernière étude en date ne vient pas d’un spécialiste du web ou de l’UX (comme Akamai ou Amazon par le passé) mais de Deloitte, incontournable cabinet d’audit international. Il en ressort des choses que l’on savait déjà (un site web rapide est plus agréable pour l’internaute) mais aussi d’autres données qui peuvent être très intéressante notamment pour les boutiques e-commerce dans un contexte de consommation de plus en plus mobile.

Pour se motiver l’étude rappelle que le m-commerce doublera dans les 2 ans à venir et visera les 3/4 des ventes à terme et souligne qu’aujourd’hui tout doit être pensé sur le web dans un contexte mobile. L’étude annonce aussi une hausse du taux de conversion de 8% lorsque les sites gagnent 0,1s de chargement !

Des pages web rapides = des internautes plus contents

 

Dareboost

L’outil Dareboost permet de montrer à quelle vitesse une page se charge

Depuis l’avènement du haut début, l’internaute supporte de moins en moins la lenteur d’affichage. C’est d’autant plus vrai pour les mobinautes qui sont habitués à la rapidité de leurs connexion à la maison ou au bureau depuis leur ordinateurs et qui détestent attendre devant leur smartphone qu’une page veuille bien s’afficher.

La loyauté d’un internet envers un site web est fortement lié à la rapidité d’affichage (cela représente 51% des internautes lambda et 65% des acheteurs dépensant plus de 1500 dollars chaque année en ligne).

La rapidité de chargement joue notamment sur l’image de l’entreprise et l’impact de mauvaises performances se ressent aussi dans le brick & mortar : 27% disent qu’ils achèteront moins dans le magasin physique après une expérience négative en ligne.

Un site web rapide = des internautes qui achètent plus

 

pagespeed-insights

L’outil PageSpeed Insights de Google

Les e-consommateurs sont sensibles aux performances des sites web sur lesquels ils achètent. Comme il est difficile de se faire une idée du e-commerçant et de juger de la qualité d’un site web de façon pragmatique, l’internaute se base sur les éléments de réassurance dont il dispose (le design, la qualité de l’orthographe… et la rapidité).

À côté du prix et des problèmes de livraison, les performances du site web est la troisième cause de mécontentement. Alors qu’ils étaient 64% en 2006 à affirmer ne plus vouloir revenir sur un site web après un achat insatisfaisant, ils sont aujourd’hui plus de 75%.

Une vente négative aux yeux de l’internaute a pour conséquences de nombreuses sanctions pour le e-commerçant :

  • 79% des internautes commanderont certainement moins en ligne
  • 64% risquent de préférer un autre e-commerce (16% de plus qu’en 2006).

Ce que l’internaute attend

 

pingdom

La « chute d’eau » des ressources qui se chargent sur un site par l’outil Pingdom

Une page web doit se charger en moins de 2 secondes (ou avoir l’impression de se charger dans cet intervalle).

40% des internautes s’impatientent et risque de quitter le site web si le site met plus de 3 secondes à se charger.

L’outil Pingdom et l’outil Dareboost permettent de tester la rapidité de son site web. Google propose aussi plusieurs outils ici, ou encore ici et même (plus technique). Tous ces outils mettent l’accent sur les performances mobiles.

Google, la vitesse de chargement et le référencement

Google prend en compte la vitesse de chargement des pages web dans son algorithme de classement des résultats. Le moteur de recherche indique la vitesse de chargement conseillé dans les outils webmaster et pénalise les sites jugés trop lents. Idéalement, le site web devrait charger en moins d’une seconde. En 2, c’est déjà pas mal. En 3, ça commence à être moyen. Plus, ce n’est pas bon.

Bien sûr, ces chiffres sont à adapter au secteur d’activité et à la concurrence. L’internaute attend que des sites de presse se charge hyper rapidement alors qu’il est prêt à patienter un peu pour une expérience immersive dans un site de luxe ou pour un site vantant la beauté d’une destination touristique.

Alors comment accélérer son site web ?

L’équation n’est pas facile car derrière une apparence simplification, les pages web grossissent toujours plus et les internautes sont toujours plus exigeant en terme de fonctionnalité et de présentation. Le défi de la vitesse de chargement est tout à fait actuel.
Plusieurs axes de travail sont possibles :

  • Il incombe à l’agence web de minimiser le poids des pages web. Particulièrement en cause, les appels multiples aux librairies logicielles, le nombre élevé d’éléments (les images, les fichiers de style) de même que le paramétrage serveur et la juste configuration des échanges clients/serveur (ne pas forcer le téléchargement d’un élément qui change rarement, utiliser un système de cache pour accélérer la délivrance des pages web à l’ordinateur client). Le problème surgit la plupart du temps lorsque le développeur web utilise une plateforme de type CMS sans en connaître le fonctionnement en se contenter d’empiler des scripts les uns par dessus les autres : il est très facile de surcharger le site et de diviser les performances par 10.
  • Des développements et des technos spécifiques peuvent être mis en place mais sont encore trop peu maîtrisés par les agences et les développeurs : AMP, PWA…
  • Le contenu présent sur le site web devra être en accord avec le média web : pas d’images trop grosses, peu d’effets clinquant qui ralentissent la page, être vigilant avec les gadgets installables sur son site en provenance de sites tiers (vidéos, icônes de réseaux sociaux avec compteurs intégrés…). Lorsque le client a la main pour créer et mettre à jour lui même les pages web, il faudra veiller à la taille des photos, c’est le premier point concernant l’optimisation du chargement et les résultats sont déjà très intéressants.
  • Se doter d’un serveur rapide chez un hébergeur sensible à la notion de performance. Et adieu aux hébergements mutualisés d’entrée de gamme qui sont tout sauf rapide.